Akhenaton, Nicholas Craven, Latin Quarter, Pt.1

Si j’avais su un jour que le pilier du rap français Akhenaton serait encore là en 2022 à étouffer plus de la moitié du rap français a l’âge de 53 ans, j’aurais été légèrement surpris mais pas plus que ça. En revanche, en tant que bilingue anglais-français, jamais je n’aurais pu imaginer l’un de mes héros de mon enfance sur un son avec un rappeur que j’admire et ça beaucoup plus que d’autres depuis quasiment deux ans. Je parle évidemment de Ransom.

Et pourtant, j’aurais pu m’en douter, et on peut amplement remercier Nicholas Craven, le producteur de hip-hop Québécois qui maitrise tant bien le français que l’anglais s’est créé une place importante dans le monde du underground en travaillant avec des artistes américains avec du talent pur et innée.

Donc lorsque j’ai su que Latin Quarter Pt 1 était prévu pour cette année, j’ai foncé sur l’occasion d’écrire ma première review en français.

Le projet est composé de 10 titres dont la moitié en featuring, de Ransom a Mickey Diamond, Caballero, Jeanjass et NapsNdreds et Planet Asia, le tracklist est très belle.

Le premier son est intitulé Samurai Returns, qui fait référence à Samurai de Shurik’n, ma réaction initiale en entendant le refrain légendaire du Marseillais  est exceptionnelle, sur une prod écrasante et qui suit la plume d’Akhénaton parfaitement. La prod est entrainante et les couplets du Marseillais sont à couper le souffle. Craven indique également qu’il est un très grand fan d’Akhenaton depuis sa jeunesse, donc j’imagine à quel point cette collaboration fait de sa jeune carrière une très grande fierté.

Le deuxième son de l’album s’intitule Déjà mort en featuring avec Ransom, je fais une parenthese pour dire que Ransom just killed his verse, I knew it was coming but his arrival on the song still brought the widest of smiles on my face. Le son est parfait et résonne tout simplement le son de IAM pendant les années 90, le refrain chantant est superbe et entrainant, pour une touche concluante de la part du rappeur américain Ransom. Quant a Akhénaton, ses textes sont poignant en parlant de sa jeunesse, de sa haine envers l’automne et de son style de vie.

Sur Le 70’s kid, la prod crie Nicholas Craven, Akhenaton parle encore une fois de sa jeunesse, d’avoir grandi sans consoles en se contentant du peu ‘on pilotait les carcasses de bagnoles’.

Que dire de plus, la prod de Craven s’accorde parfaitement avec l’air nostalgique qu’emprunte Akhénaton, et le résultat est grandiose, ça fait un triplé.

Pour dah bon invite Mickey Diamond avec le sample en loop qui est incroyable, tel que le couplet de Akhenaton, Mickey Diamond’s presence on the song is also incredible.

Godspell : En approchant un flow un peu plus calme et mélodique pour s’accorder à la prod très mélancolique, Akhenaton parle de la peur des gens, ceux qui ne sont pas honnête et il assure de sa rage de vaincre parmi les balances et les imposteurs

En termes de pur lyricisme, Jeff Panacloc feat Caballero et JeanJassest est peut-être le plus abouti, chaque phrase est écrite de façon phénoménale, les schémas se suivent et s’enchainent, tandis que la prod de Craven s’adapte incroyablement au son de 3 minutes.

 Pauvres excuses, en featuring avec NapsNdreds est à couper le souffle. Le contraste entre le francais et l’anglais ne cessera de me surprendre, les deux couplets de Akhenaton et NapsNdreds sont incroyable et la prod est gérée de façon harmonieuse.

Sur Réserves, le refrain est mélodieux et complémente parfaitement le seul couplet d’Akhenaton. Le message a la fin du son est très puissant et permets aux deux artistes d’aborder un concept qu’ils n’avaient pas encore utilisé sur Latin Quarter Pt.1

L’avant dernier son du projet s’appelle The Pulse featuring Planet Asia, who has been an artist who has been thriving for a long time, and my only shame was finding out about him late last year with Rule of Thirds, avec Akhenaton, le son démontre un savoir faire tout simplement somptueux, et le resultat est un chef d’oeuvre. « Batti un pont entre Marseille, le Quebec et les States, avec du vrai son pas celui qui fait claper les zgegs. »

Vaxxmerda est le dernier son de Latin Quarter Pt 1, Akhenaton joue sur le ton de l’humour tout en gardant un grain de sérieux, son message est clair, faut faire attention a ce que l’on gobe, car il y a beaucoup de merde.

En finissant d’écouter le projet, j’ai pris une claque, une claque sur plusieurs niveaux, de par la dominance et longévité du rappeur de Marseille depuis plus de 30 ans, du niveau de production de la part de Nicholas Craven, et le plus important parmi tout cela, est le fait que tout marche parfaitement sans le moindre défaut. Marseille x Québec, la recette pour un résultat extraordinaire.